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APPAREILS AÉRIENS

levier, de se retourner du côté où on voudra aller. L’extrême pointe du bambou sera ferrée, toujours très légèrement, d’un outil d’acier, pouvant remplir l’office de gaffe, harpon, crochet, etc., etc.

Le point difficile, dans cet appareil, est la production de l’hydrogène sur place, au pied des montagnes. Mais rien ne prouve que, si ce genre de divertissement était demandé, appareils et hydrogène ne soient fournis par les grands hôtels qui exploitent les sites pittoresques. C’est assurément, une annexe intéressante pour ces établissements, et, quand l’ascension se trouvera prête, et qu’elle sera réduite à une question d’argent, les aéronautes se trouveront.

Ce qui décidera les timides, et qui formera par la suite autant d’aéronautes, c’est le sentiment qu’on aura d’être absolument l’arbitre de ses mouvements. Avec le ballon ordinaire, on est emporté à la diable. Il y a bien certainement quelques aéronautes qui sont assez maîtres de leur lest pour se tenir à une hauteur régulièrement la même, mais ils sont rares, ce sont les professeurs de l’art ; puis, quand leur lest est épuisé, cette tenue dans l’altitude est finie. Dans cet appareil, la question lest est exactement la même ; il faudra apprendre à s’en servir, mais l’important n’est pas là : c’est l’aéroplane qui est l’outil intéressant. Il permet, en ramant, de monter presque sans fatigue, puisqu’on ne pèse presque pas ; pour redescendre, il suffit de ne plus agir, on tombe alors lentement. L’aéroplane, par son action de glissement sur l’air et l’inclinaison des plans qu’il peut présenter, puis par ses organes de direction horizontale, permet d’imprimer un sens de mouvement, qui est d’autant plus actif et précis que le calme est plus grand et le poids de l’ensemble plus considérable ; par conséquent l’aéronaute qui se dirigera le mieux sera celui qui sera le plus chargé.