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LE VOL SANS BATTEMENT

Comme on le comprend de suite, il y aura là, comme partout au reste, un léger apprentissage à faire ; mais il n’offrira aucun danger. En tout cas, il sera aidé par le désir qu’auront les opérateurs de renouveler les impressions curieuses qu’ils auront déjà ressenties, et le désir de mieux faire comme direction.

C’est cet aéroballon qui formera les timides ; c’est lui qui créera la demoiselle aéronaute !

Ceci semble, à première vue, un peu avancé ; mais nous ne le croyons pas. Effectivement, quand une jeune personne aura eu la curiosité de se boucler les attaches du ballon, d’enfourcher l’aéroplane, quand elle verra qu’elle reste à terre exactement comme auparavant, elle s’enhardira. Au bout de quelques minutes, elle se permettra une légère pression sur les ailes. L’effet produit sera un petit saut d’un mètre environ nullement effrayant. Encouragée par l’innocuité de cette manœuvre, elle s’en permettra un second, puis un troisième, etc., et, finalement, au bout de quelques séances, elle deviendra une aéronaute accomplie.

Et nous aurons formé ainsi une pléiade d’ascensionnistes des deux sexes, nous aurons créé une nouvelle couche de pratiquants du royaume de l’air. Le ballon quittera un peu la fête foraine pour entrer définitivement dans le sport ; et ce ne sera pas malheureux ! Il ne restera plus alors que l’ascension scientifique et l’ascension humoristique.

L’apport sérieux de cet appareil sera de familiariser l’homme avec l’emploi de l’aéroplane. Il apprendra à s’en servir, à compter sur lui, et, au moyen de certains tours d’adresse, arrivera par instant à ne porter que sur lui. Il s’ingéniera à se passer de plus en plus de son support, le ballon, tout comme un nageur novice diminue de plus en plus la puissance de ses lièges, ou comme