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LE VOL SANS BATTEMENT

seaux voiliers. Le 28 décembre 1886, malgré les soins dont une amie dévouée, Mme Borelli, l’entoura, le mal emportait Mme Mouillard. On l’enterra au cimetière protestant du Caire où sa tombe est encore visible.

Mme Borelli et son mari, herboriste, vivaient chez les Mouillard avant le décès de l’infortunée « Tante Miette ». Devenu veuf, Mouillard alla à son tour habiter avec M. et Mme Borelli, au numéro 15 de la rue de l’Église Catholique, un immeuble, actuellement démoli, qui appartenait au clergé.

Mouillard ne voyagera plus désormais, il ne fera pas non plus d’essais pratiques. Cette joie ne lui est plus permise.

« Supposez, ce qui a été une fois, que j’aie entre les mains un appareil, je ne dirai pas parfait, mais à peu près utilisable, qu’en ferai-je ? Moi qui, certains jours, suis obligé de prendre des précautions pour descendre sans secousses du trottoir sur la chaussée. Il arriverait ce qui est arrivé, que je détruirai cet appareil pour en construire un plus parfait, ce qui est exact. Seulement ce nouvel appareil est resté en détresse faute de… Oh ! pas de réflexions, assurément, ni de bon vouloir, ce simple exemple indique qu’il faut le bien-être, l’aisance, la tranquillité et surtout l’aide d’autrui… »

Réduit à ses contemplations, Mouillard ne se fait pas faute d’y employer tout son temps.

Il est encouragé dans la suite de ses recherches par une approbation précieuse qui fut donnée à ses travaux par le Docteur Marey, professeur au Collège de France.

Ayant trouvé en 1882, dans la photochronographie, le moyen d’analyser les mouvements les plus rapides, Marey avait immédiatement songé à appliquer sa découverte à la détermination des actes mécaniques du vol. Cette expérience ayant démontré l’exactitude des