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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

Lettre de Louis Mouillard à Albert Bazin.


Caire, le 15 septembre 1890.


Bien cher Monsieur A. Bazin,


Je vous adresse cette lettre à tout hasard à Marseille, ne sachant où vous trouver. J’espère qu’on vous la fera parvenir.

Ne comprenant pas pourquoi vous ne m’avez pas donné signe de vie, je mets votre silence sur le compte de vos nouvelles occupations, et je vous écris.

Vous aviez pas mal de choses cependant à me dire : le Congrès, la Société, la boîte enfin où vous avez dit plus que votre mot à ce que j’ai pu voir par le compte-rendu des séances, et par ce que m’a raconté Djewaitsky (sic) (S. Drzewiecki) qui est venu me voir une quinzaine de jours.

Il m’a dit, en outre, que vous aviez porté un toast à ma santé. — Je vous en remercie, vous avez bien fait, non pour moi, mais pour l’idée. Étant donné la jalousie humaine, il a dû avoir peu de succès.

Maître Djewaitsky (sic) est allé dans la Haute-Égypte, et de là a disparu. Je ne l’ai pas revu à son retour. J’ai su qu’une dépêche lui avait fait reprendre rapidement le chemin de l’Europe. Je suppose qu’il est à Chicago, auprès de M. O. Chanute qui m’a écrit plusieurs fois, mais ne m’a cependant pas parlé de lui.

Je n’ai pas compris la raison de cette fugue, si ce n’est peut-être un mot que je lui ai dit, qui l’a peut-être… étonné. Il me parlait d’un appareil qu’il devait construire pour l’exposition de Chicago et, comme, d’après sa description, il était incomplet, je lui dis que « quand il serait à bout de son rouleau, il n’aurait qu’à m’écrire ». Je le remettrais dans le bon chemin.

Que devient la Société de Navigation Aérienne ? D’après le bulletin, elle me semble immobilisée dans les ballons.

Quand vous m’écrirez, donnez-moi, s’il vous plaît, des nouvelles de Monsieur Hureau de Villeneuve et de M. Jobert,

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