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LE VOL SANS BATTEMENT

M. Drzewiecki possède encore un morceau de ce bois dont la légèreté est vraiment surprenante. L’ingénieur russe vit Mouillard une dizaine de fois pendant le séjour d’un mois environ qu’il fit au Caire. Des affaires l’appelant en Haute-Égypte, il dut interrompre un peu brusquement ses visites et rentra en France.

Cependant la visite chez Marey n’avait point été inutile à Chanute. Il avait été vivement frappé par ce qu’il y avait vu et entendu, et, le 2 mai 1890, l’exprima aux étudiants du Sisley College Cornell University, en une conférence ayant pour titre Aerial Navigation. C’était une revue des résultats obtenus par la France, « cette nation tenant largement la tête dans les études aéronautiques, sans doute, disait-il, comme conséquence de l’invention du ballon par Mongolfier en 1793. »

Les résultats que le conférencier analysa avec le plus de soin furent les succès des capitaines Renard et Krebs dans la dirigeabilité des ballons, et la théorie exposée par M. S. Drzewiecki au Congrès d’Aéronautique. Chanute cita en outre l’Empire de l’Air parmi les ouvrages qui doivent retenir l’attention, mais n’en dit pas davantage sur ce point particulier.

Il ne dit pas qu’il était rentré de Paris vivement intrigué par ce que lui avait raconté M. Albert Bazin au sujet de Mouillard, et qu’il avait tout de suite engagé avec celui-ci une correspondance active. Mais dans une lettre que Mouillard écrivit à son élève à la fin de 1890, on trouve la preuve très nette de ces événements. Le lecteur ne sera point surpris que nous donnions ici le texte intégral de cette lettre, qui montre à merveille quelles étaient à cette époque les préoccupations du Maître de l’Aviation.