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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

Albert Bazin laissa malheureusement sans réponse cette lettre de son maître. Il était, lorsqu’elle lui parvint, installé à Martigues, au bord de l’étang de Berre, et poursuivait là des recherches personnelles, partiellement inspirées de tout ce qu’il avait vu et entendu lors de ses visites à la maison du Mousky. Il attendit pour répondre, puis oublia la lettre. Peut-être, devant ce silence, Mouillard crut-il que son élève préféré avait déjà oublié ses leçons. Il dut en éprouver une grande peine. L’œuvre de M. Albert Bazin montre, au contraire, qu’il n’oublia pas. Il ne se pardonna pas sa négligence.

On ne saurait cependant lui en faire grief ; ayant eu l’occasion de prendre la défense de Mouillard dans un article que publia l’Aérophile en 1910, il parla de son maître avec le plus affectueux respect et exprima de nobles pensées qui font le plus grand honneur à son caractère.

Après 1890, Mouillard ne reçoit plus de visites d’aviateurs venus de France.

Voilà bientôt dix ans que l’Empire de l’Air est paru. Sans doute le livre est oublié. Des soucis divers, des recherches personnelles, avons-nous dit, ont enlevé à M. Albert Bazin le temps de jeter à la poste la réponse, qu’attend l’exilé du Caire.

M. S. Drzewiecki, homme de science pure, a cessé de manifester d’une manière précise l’intérêt qu’il porte à l’observateur d’oiseaux. Certes, dans une brochure Le vol plané, essai d’une solution mécanique du problème, qu’il publie en 1891, il cite encore Mouillard qu’il qualifie d’ « intuitif du vol plané doublé d’un artiste », mais, dans un article tout à fait remarquable publié dans la Revue générale des Sciences pures et