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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

années d’observations supplémentaires. La préface débnte par ces mots : « Dix ans après », soit dix années après l’Empire de l’Air, dont le Vol sans battement constitue la suite. C’est donc en 1891 que Mouillard mettait la dernière main à l’œuvre nouvelle y insistait particulièrement sur les principes nouveaux de la direction aérienne dans le vol à voile.

Nous allons trouver le développement de l’idée du gauchissement dans le chapitre qui a pour titre « Direction horizontale ». L’auteur y démontre avec détail, en s’appuyant sur l’observation du vol des diseaux, l’utilité de cette déformation du plan de l’aile :

« Lorsque l’oiseau perd sa direction, c’est-à-dire quand le courant d’air varie légèrement le point d’arrivée, l’oiseau corrige sa marche en tordant la pointe de l’aile, en l’accrochant avec cette large plume, et se procure ainsi un retard de ce côté. L’aile qui a fait cette manœuvre n’a donc pas été aussi vite que l’autre : elle est restée en arrière, et, comme les ailes sont étendues avec rigidité, ce mouvement s’est communiqué à tout l’aéroplane, et le changement de direction a été opéré.

« Quand l’oiseau veut varier intentionnellement sa direction, cette manœuvre est plus accentuée, et devient par conséquent plus visible que dans le cas précédent. On voit alors l’annulaire quitter franchement le plan horizontal de l’aile, entraîner par son contact les plumes avoisinantes et communiquer ce mouvement de torsion jusqu’à la fin de la main.-L’action de cette déformation du plan de l’aile se traduit à l’instant par un changement subit dans le sens d’aller horizontal. Ce n’est pas à la longue que cet effet se produit, c’est à l’instant même. Cette manœuvre est donc infiniment plus active que les déséquilibrements produits par le transport à gauche ou à droite du centre de gravité qui