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Page:Lea - Léo Taxil, Diana Vaughan et l'Église Romaine, 1901.djvu/32

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Mémoires d’une Ex-Palladiste. Le numéro s’ouvrait par un récit de la querelle entre Diana et le convent de Londres, rappelant l’audace avec laquelle cette fille avait tenu tête à la puissante assemblée. Puis on annonçait sa conversion au catholicisme et la résolution qu’elle prenait de vouer sa vie à la réparation du mal que son aveuglement avait déchaîné. Cette conversion avait été hâtée, le 6 juin, par une visite de Belzébuth, d’Astaroth, de Moloch et d’Asmodée, qui s’étaient présentés à Diana dans leur habituelle et rayonnante beauté, mais qui s’emportèrent contre elle parce que, dans son respect pour Jeanne d’Arc, elle avait promis de ne pas parler de la Vierge Marie en termes irrévérencieux. Pour se défendre contre les démons, Diana invoqua Jeanne d’Arc ; ils reprirent aussitôt leur vraie forme de démons, leurs cornes et leurs queues, et s’enfuirent en poussant des hurlements. Elle se retira dans un couvent, où sa conversion s’acheva et où elle fut admise aux mystères de la vraie religion. Sa dévotion à la foi orthodoxe devait se manifester par la rédaction de son autobiographie, qui allait paraître dans les numéros mensuels du nouveau périodique.


V

Le monde catholique salua par des acclamations cette nouvelle intervention de la grâce divine, si semblable à la conversion de Taxil lui-même. Mais, en ce qui concernait Diana, la conversion s’aggravait de la nécessité d’une réclusion rigoureuse, car, disait-on, elle n’aurait pas vécu une heure de plus si les Palladistes, rendus fous de rage par sa désertion et ses révélations, avaient pu l’atteindre par le poignard ou le poison. Seuls quelques amis d’une fidélité éprouvée devaient connaître la retraite d’où, chaque mois, elle répandrait dans le monde ses récits terrifiants et la description des effroyables secrets maçonniques. L’imagination de Taxil et de ses collaborateurs devait être vraiment inépuisable, pour qu’après dix années de scandaleuses révélations ces hommes fussent encore capables de fournir à l’insatiable appétit de la crédulité publique un jet continu d’élucu-