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Page:Leavitt - Protection des forêts au Canada, 1912.djvu/112

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Donc l’ébranchage des houppes met en contact avec le sol une plus grande partie des débris que l’absence d’ébranchage, dans l’exploitation ordinaire des forêts, où l’on n’utilise pas une grande partie des houppes, on ne pourrait en douter, car la différence sautera aux yeux du premier venu. Cependant, il faut se rappeler que dans les Adirondacks une grande partie des exploitations forestières consiste dans l’abatage du bois de pulpe et que l’on utilise les houppes jusqu’à un diamètre de quatre à cinq pouces en moyenne. De cette manière, les cimes au lieu d’être laissées dans le bois jusqu’à un diamètre de huit à dix pouces, comme la chose se pratique dans l’exploitation des bois d’œuvre, sont ébranchées jusqu’à 75 à 90 pour cent comme partie nécessaire à la sortie de ce bois. Il ne reste donc, sujets à la loi de l’ébranchage, dans les Adirondacks, à l’exception des arbres inserviables et des petits, ébranchées pour les besoins des chemins et des passages des glissoirs, que les houppes au-dessous d’un diamètre de quatre à cinq pouces. On voit par là qu’une loi de l’ébranchage des houppes est moins nécessaire dans une exploitation de bois de pulpe que dans l’abatage du bois d’œuvre, car on utilise une plus grande partie de celui-là. Le danger d’incendie, qui a été la cause de la loi de l’ébranchage des houppes, provenait probablement, en grande partie des débris de l’exploitation du bois de construction, plutôt que de celle du bois de pulpe. C’est ce qui explique pour quelle raison les exploitants de bois de pulpe n’aiment guère la loi.

Si les houppes ne sont pas ébranchées, la masse des débris ne peut se mettre en contact avec le sol, sauf par accident, et lorsque les cimes se brisent en tombant, ou quand un autre arbre tombe par-dessus. La décomposition s’effectuera ainsi d’une manière relativement lente, puisque seules les extrémités des branches inférieures toucheront au sol, et puisqu’il faut plusieurs années pour que les branches inférieures d’une houppe pourrissent assez pour laisser tomber le tronc à terre ou la décomposition sera facilitée. Les branches supérieures et celles de côté résistent jusqu’à la chute de la houppe sur le sol, surtout parmi les grandes cimes dont les branches sont plus fortes. Les houppes plus petites que laissent en arrière les méthodes d’exploitation moderne contiennent un plus grand pourcentage de sève, et se décomposeront, en conséquence, plus rapidement, soit dans l’air, soit sur le sol, que celles plus grandes, sous les mêmes conditions.

D’ailleurs, lorsque les houppes sont ébranchées, les branches doivent être détruites de la même manière que celles de la partie utilisée du tronc. À cette fin, en emploiera ordinairement tantôt l’empilement et tantôt l’éparpillement. Dans l’opération ordinaire, la plupart des branches séparées de la partie utilisée du tronc tombent soit directe-