Page:Leavitt - Protection des forêts au Canada, 1912.djvu/141

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à l’exception de ceux qui appartiennent à la Pacific Coast Steamship Company, car cette compagnie possède des mines de houille, brûlent maintenant du pétrole. Les lignes de navigation de la Alaska Steamship Company, du Canadian Pacific, du Grand Trunk, de l’Oceanic, du Matson, et d’autres, ont adopté le pétrole. Fait à noter, les bateaux à vapeur océaniques, construits maintenant à San Francisco, qui font le service entre ce port et la Nouvelle-Zélande, brûlent du pétrole. Les navires de Toyo Kisen Kaisha, qui font le service transpacifique, aménagés en premier lieu pour brûler du pétrole, ont été remodelés pour l’usage du chauffage au charbon, vu le manque de ce combustible en ce pays. Il importe de noter un pareil fait, parce que c’est pour ainsi dire le seul exemple d’une compagnie, consommant une grande quantité de pétrole, qui retourne au charbon. En général, les navires transpacifiques brûlent du charbon. Il faut attribuer cela en partie au conservatisme de l’administration, mais surtout au bas prix de la houille au Japon, aux gages minimes payés à la main-d’œuvre orientale dans la chambre des machines, et à l’excédent d’emplacement de cargaison qui a permis aux paquebots-poste, par exemple, de s’approvisionner de houille à Nagasaki pour effectuer un voyage circulaire. Toutefois, le pétrole de Californie non seulement occupe la première place parmi les combustibles, sur la côte du Pacifique, mais il tend à remplacer rapidement la houille sur mer. Sur terre, l’énergie hydro-électrique est le plus fort rival du pétrole combustible. Ici la lutte est engagée entre les bas prix des installations aériennes et les bas prix d’opération ; et dans les centres de concurrence, tels que San Francisco, les deux sont presque égaux. »

Par le fait que c’est dans le sud de la Californie que l’on trouve les plus grandes sources de pétrole, son usage s’est naturellement étendu beaucoup, d’abord sur la côte du Pacifique, où le transport par eau se fait à peu de frais. Ce qui a beaucoup contribué à ce changement, c’est le fait que la houille est relativement rare et dispendieuse, ou de qualité inférieure, le long de la côte du Pacifique des États-Unis.

On a prédit confidentiellement qu’avec l’ouverture du canal de Panama, le pétrole deviendra le combustible des navires du Golfe, de l’Atlantique et des chemins de fer du bassin du Mississippi. Quant à l’étendue de l’augmentation de son usage dans l’est et le centre du Canada, la chose est très problématique ; néanmoins, on peut s’attendre à un grand développement matériel en ce sens. Pendant ce temps, l’exploitation des nombreux puits à pétrole, forés au Mexique, aura pour résultat d’avancer la solution du problème au Canada et sur la côte de l’Atlantique.

Si l’on développait au Canada une source de pétrole combustible qui durerait une longue suite d’années, produisant e abondance et