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Page:Leavitt - Protection des forêts au Canada, 1912.djvu/173

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Partie V

Plantation Forestière au Canada

Le Canada possède une immense étendue de terres non arables, tonnes seulement à la production du bois ; à cette fin elles ont une grande valeur, et l’intérêt du pays demande que leur qualité productive soit pleinement mise à profit. Les incendies ont détruit d’immenses quantités de bois. L’investigation faite par la division forestière du ministère de l’Intérieur a démontré que la moitié des forêts primitives du Canada a été dévorée par les incendies, que sur un pied de bois d’œuvre utilisé sept ont été brûlés, et qu’en évaluant au chiffre minime de.50 cents le mille pieds, mesure de planche, le bois inutilement détruit par le feu aurait rapporté un revenu direct de plus d’un billion de dollars, en plus des immenses profits indirects qui seraient résultés de son utilisation. Contrairement à ce que l’on suppose habituellement, les ressources forestières du Canada sont bien inférieures à celles des États-Unis — elles n’en forment probablement pas plus d’un cinquième.

La question de la conservation de nos ressources forestières devient ainsi de la plus haute importance pour ceux qui s’intéressent à la prospérité du pays. On peut subvenir aux besoins du pays tant en ayant soin et en faisant un meilleur usage de celles qui existent qu’en créant d’autres par le boisement et le reboisement.

La première méthode comprend la protection contre l’incendie, l’usage de matières protectrices du bois, l’élimination du gaspillage dans l’abatage et le débit du bois, et l’usage de substituts, y compris l’utilisation des soi-disant espèces inférieures et des substances autres que le bois. On a déjà fait beaucoup de progrès en ce sens, mais il en reste encore beaucoup à faire.

La seconde méthode — la création de nouvelles ressources forestières — a fait un grand pas dans les plaines de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Les conditions économiques de ces plaines sont telles qu’une vigoureuse plantation d’arbres s’impose. En ce pays, où le boisement est une nécessité, pour la création d’une forêt, nous trouvons la meilleure preuve qu’une forêt est une récolte, qui ne diffère des autres cultures que par le temps.

La nécessité de la plantation forestière ne s’est pas fortement fait sentir au Canada, excepté dans les provinces des Prairies, et un peu dans les sections agricoles de l’Est du Canada. Le fait est dû en grande partie à ce que les conditions climatériques sont favorables ; grâce à elles les endroits déboisés ou brûlés se reboisent naturellement, excepté lorsque l’incendie a causé des ravages très étendus et très désastreux,