Aller au contenu

Page:Lebel - La petite canadienne, 1931.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’est pas destinée à être corrigée.
64
LA PETITE CANADIENNE

«4 LA VIE CANADIENNE ■- £ P*» •X ;

!«i

CLAVIGRAPS LE COIN DU POETE La Brodeuse OCCASIONS EXECTIONNELLES

!S :

Nous offrons des occasions rares sur cia- al vigraphes Underwood et autres marques. $ Nous avons fait un gros achat à New York et nous pouvons vous économiser de l’argent sur n’importe quel genre de machine désiré. Si nous ne pouvons vous prouver que nous pouvons vous économiser beaucoup, nous ne nous attendrons pas à faire affaire avec vous. Cela vous ’Ji paiera de prendre des informations. Nous V : avons aussi besoin de représentants dans certains districts, cc doit être quelqu’un $<j connaissant notre ligne. Underwoods No 5, ruban d’une couleur $35.00 ; ruban de deux couleurs, $45.00. Autres machines, remises à neuf, de $30.00 à $35.00. CANADIAN IMPORTERS AMHEttST, N. S. H g i S’ >c s naissent que confusément. Sans doute, les cartes géographiques leur ont appris où se situe le Canada ; mais qu’ils sont peu ceux-là qui connaissent le peuple qui l’habite. Oui, à l’étranger, même en France, on parle de plus en plus du Canada et de son peuple, mais sans savoir les origines de ce peuple, sans connaître ses vertus. El nous possédons assez d’écrivains d’histoire rie nos jours, français et anglais, pour commencer cette oeuvre dont l’achèvement ■restera aux générations futures. Puisque nous avons bâti la nation, bâtissons maintenant son Histoire. Et, si, dans un siècle ou plus, nous revient un Henri Martin, il pourra alors en toute vérité, sans arrière-pensée, s’écrier : « Là, c’est tout un peuple qui est grand ! » Près de la fenêtre entr ouverte Lucille brode avec ardeur. Charmante en sa toilette verte Tout en elle semble candeur. Sa blanche main toujours agile Sait promener fort savamment Le fil d’or si fin, si fragile Qui brille tel un diamant. Soudain, vers un grand Christ d’ivoire I.ucille jette un doux regard Puis s’en va dans la nuit bien noire Tenant en main son oeuvre d’art. Dans une rustique chapelle Elle entre, le coeur plein d’émoi : Là. Jésus fut reçu par elle Jadis pour la première fois. . . Au céleste Roi du Cénacle La brodeuse offre aimablement Un l>eau voile de tabernacle, Fruit d’un travail persévérant. Dans le vieux temple solitaire Elle se plaît à s’attarder : Quelle paix dans un sanctuaire ! Quelle douceur que d’y prier ! Mais enfin, pourquoi, jeune fille, Si longtemps demeurer ici ? (Qui sait !. . . Dans sa candeur gentille Elle attend, sans doute, un merci !. .. ) Soudain tressaille la brodeuse ; A grands coups palpite son coeur ; Car une voix mystérieuse Vient de lui dire avec douceur : « Si très parfaite tu veux être, « Lègue tes biens aux mendiants, « Fais-moi cadeau de tout ton être, « Prie et souffre pour les méchants »... Et Lucille, l’âme ravie, A peine croit à son bonheur : L’appel vers la sublime vie, Tel fut le merci du Seigneur. K Jean FERON Clotilde RAINVILLE