UN TOUR DE FORCE La lettre qui va suivre est un document historique en même temps que le triomphe du ■double sens. Elle a été écrite par Jacques d’Albon, seigneur de Saint-André, maréchal de France, à Louis de Bourbon, prince de Condé, pendant que celui-ci était captif, accusé d’avoir ourdi la conjuration d’Ambroise, en mars 1560. La conjuration d’Ambroise fut le prélude des guerres désastreuses de religion qui divisèrent la France dans la dernière moitié du XVIe siècle. Le prince de Condé, ennemi du parti des Guise dont il redoutait l’influence, était à la tête des protestants. Conduit aux Etats généraux d’Orléans et livré à une commission royale, il fut condamné à mort, bien qu’il ait solennellement nié toute participation à l’émeute d’Ambroisc, Il ne dut son salut qu’à la faveur du traité d’Ambroise, en 1563. Entré, jeune à la cour de François 1er, où il gagna les bonnes grâces du dauphin, le futur Henri II, M. de Saint-André contribua à la victoire de Renty (1551), puis, fait prisonnier à la bataille de. Saint-Quentin (1557), il fut relâché en 1558 et continua à soutenir le parti des Guise. Tout en étant très attaché à ceux-ci, il ne manqua pas, en certaines occasions, de sympathiser avec le prince de Condé, qu’il devait cependant plus tard, en 1563, combattre furieusement à Dreux, et où il fut tué en poursuivant des fuyards. Après l’avoir lue d’abord en entier, de la première à la dernière lignes, et l’avoir relue en laissant de côté la seconde, puis la quatrième lignes, et ainsi de suite, on voit que cette lettre remarquable dit exactement le contraire de ce que nous révèle la première lecture. Croyez-moi, prince, préparez-vous à la mort. Aussi bien vous sied-il mal de vous défendre. Qui veut vous perdre est ami de l’Etat. On ne peut rien voir de plus coupable que vous. Ceux qui, par un véritable zèle pour le roi, vous ont rendu si criminel, étaient honnêtes gens et incapables d’être subornés. Je prends trop d’intérêt à tous les maux que vous avez faits en votre vie pour vouloir vous taire que l’arrêt, de votre mort, n’est plus un si grand secret. Les scélérats, c’est ainsi que vous nommez ceux qui ont osé vous accuser, méritaient aussi justement que vous la mort qu’on vous prépare ; votre seul entêtement vous persuade que votre seul mérite vous a fait des ennemis, et que ce ne sont pas vos crimes qui causent votre disgrâce. Niez arec votre effronterie accoutumée que vous avez eu aucune part à tous les criminels projets de la conjuration d’Amboisc. Il n’est pas, comme vous vous l’êtes imaginé, impossible de vous en convaincre ; à tout hasard, recommendez-vous à Dieu. G. M. COUPON En nous retournant ce coupon et dix sous, nous vous envoyons sans frais un paquet de RACICOTINE de la valeur d’un dollar, ($1.00). Diplôme et Médaille d’or de Paris En vente avec succès depuis 1881 LA RACICOTINE Le purgatif et dépuratif du sang par excellence, souverain contre la dyspepsie et de tous les maux résultant du mauvais état du sang. En vente partout ANT. RACICOT & CIE IMPORTATEURS 4656, rue Papineau — AMherst 5419