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60 LA VIE CANADIENNE génicuse des hypothèses ne sera jamais la vérité. Garneau, chez, nous, a l’honnêteté de ne, pas affirmer ce dont il n’est point sûr, et c’est pourquoi devant le doute, écrira-t-il « il semble que... », ou «on est porté à croire... » , Garneau a l’horreur de troinpe. r .sciemment, et lorsqu’il affirme, c’est qu’il tient la vérité ou ce qu’il croit être la vérité. Mais comme tous ceux qui ont traité de 1 histoire, il a, lui aussi, dans .ses considérations générales, ou dans le précis de certains événements généraux, usé du trait philosophique ou de quelque autre subterfuge pour combler un vide. Tout cela va bien sons l’oeil du lecteur moyen, mais .sous le regard qui fouille <t sonde le ville s’annonee et se découvre. Dans notre Histoire, Benjamin .Suite a voulu combler ces vides’, trouver les chaînons manquants et. ra juster les faits hors d’équilibre en autant qu’il a pu trouver les outils et les matériaux. Car, disons le tout de suite, Suite ne possède pas non plus la connaissance de tous les faits de notre Histoire, et il le confesse lui même. Mais il a le mérite d’avoir trouvé ou découvert les lacunes, les troinpc-1 oeil et les faussetés de ceux-là qui ont écrit sur notre pays et notre race, et il a voulu remettre à sa place et en plein» ! lumière le fait « tout entier et tout vrai » . Or, pour rapiécer la « Grande Histoire » si souvent trouée, quel meilleur outil que la « petite histoire » . Il semble donc que ce soit pour Suite l’unique instrument avec lequel il travaillera, il le manie, d’ailleurs, avec savoir et habileté. Pour avoir une juste idée du travail accompli par Benjamin Suite, il faut, lire son oeuvre, surtout ses attrayants Mélanges Ifistori <jiies. Ces Mélanges flislorùpies de Suite, non moins instructifs qu’attrayants, sont un assemblage de pièces et de morceaux épars de notre Histoire jetés çà et là « currente calano » . pourrait on dire. Ce sont, comme des trouvailles que l’historien confiait au fur et à mesure au papier. Ici, un point historique obsur, ou discuté quant à son authenticité, et où Suite apporte la clarté et la vérité. Là, la généalogie d’une famille canadienne, dont certains des membres ont rendu au pays des services incalculables. Ailleurs, voilà la biographie d’un défenseur de nos droits. Ces faits, traits et personnages se rattachent à la « Grande Histoire » qu’ils complètent. . , et tout cela réuni, mis en volumes, c’est plus qu’une Histoire du Canada, c’est l’Histoire BEAUTÉ DE LA FEMME MARQUE DE COMMERCE Seul produit de ce genre qui engraisse et développe la poitrine dans 30 jours. Garanti inoffensif. Aucune pilule o u drogue à prendre. Envoyer 5 sous pour brochurette. Culture de Beauté Orientale Casier Postal 50, Station “N” MONTREAL, P. Q. des Canadiens (français). Tous ces récits, Suite les avait éparpillés, pour la plupart, dans les journaux et les revues. Gérard Malchclosse, héritier « littéraire et historique » de Benjamin Suite, a voulu les.réunir en séries, en gerbes, et, connaissant leur haute valeur, les a confiés à l’imprimerie sous ce titre très juste de Mélanges Historiques. Suite lui-même, d’ailleurs, les appelait ainsi. Ils nous sont donc présentés sous une forme indexée, qui nous permet de les consulter avec facilité et diligence. Plus tard, cette oeuvre d’envergure, de clarté et de vérité pourra nous venir dans un ou deux magnifiques volumes, lesquels nous seront comme, un VA DE MECUM historique qui nous guidera avec plus de sûreté à travers le labyrinthe des événements de notre Histoire. En lisant ces Mélanges Historiques on est porté 1’1 comparer Suite à Disraeli (Isaac). Entre ces deux écrivains de la « Petite Histoire » il nous paraît y avoir beaucoup d’analogie, non quant à la forme du travail ou à la manière d’énoncer les faits ignorés, mais au point «le vue de la méthode que ces deux chercheurs ont appliquée dans leur travail. Disraeli veut tirer la vérité, quoi qu’il en coûte ; Suite suit le meme sentier. Ni l’un ni l’autre n’ont peur de cette « terrible vérité qui tue » . Mais d’un autre côté, la plume de ces deux historiens s’exerce différemment, en ce sens que Disraeli s’adonne plus souvent 11 la critique ironique et acerbe, tandis que Suite, candidement, commente, analyse, énonce, réfute et prouve. Disraeli tombe trop souvent dans le vulgaire et le baroque ; Suitese maintient dans une stricte âignité. Son trait d’esprit est à point et juste ; il ne blesse-