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LA TOTALISATION.
Il est clair que
ne peut avoir en
deux dérivées approximatives différentes
,
, car elles seraient les dérivées de
sur deux ensembles
,
ayant tous deux la densité 1 en
. Par suite,
et
auraient en commun des points aussi voisins de
qu’on le veut, et par suite
et
seraient égales.
De là il résulte en particulier que la dérivée approximative coïncide avec la dérivée ordinaire quand celle-ci existe ; d’ailleurs si
est la dérivée approximative de
en
, et si
,
,
,
sont les quatre nombres dérivés de
en
, on a

,

,
car
est la limite de rapports
pour lesquels
est positif, et de rapports pour lesquels
est négatif.
Une fonction totalisable est presque partout la dérivée approximative de sa totale indéfinie.
En effet, presque partout aux points de
la fonction totalisable
est la dérivée, prise sur
, de sa totale
. Mais, presque partout sur
, la densité de
est égale à 1 ; donc, presque partout sur
,
est la dérivée approximative de
, et le théorème est démontré.
Ce théorème généralise celui relatif aux fonctions sommables — une fonction sommable est presque partout la dérivée de son intégrale indéfinie —, mais à l’aide d’une généralisation de la notion de dérivée ordinaire. Pour voir ce que donne cette notion elle-même, comparons une fonction totalisée aux nombres dérivés de sa totale, ce que nous permettent de faire les raisonnements des pages 221 et suivantes.
Remarquons tout d’abord que pour démontrer qu’une propriété n’a lieu tout au plus qu’aux points d’un ensemble de mesure non nulle, il suffit de montrer qu’elle n’a jamais lieu en tous les points d’un ensemble fermé de mesure non nulle[1]. Si, en effet, elle avait lieu en tous les points d’un ensemble
de mesure non
- ↑ Cette remarque est utilisée constamment par M. Denjoy.