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CHAPITRE II.

points , , tels que tende vers zéro et que l’on ait

.

L’ensemble des a, au moins, un point limite . Si l’on prend une suite de valeurs tendant vers , les tendent aussi vers , donc en l’oscillation est au moins . Il y a là une contradiction avec l’hypothèse.

La propriété est démontrée. Dans le cas où , elle se réduit à ce fait bien connu : une fonction continue en tous les points d’un intervalle est continue dans cet intervalle[1].

La réciproque de notre propriété n’est pas vraie. Soit une fonction égale à −1 pour négatif, à +1 pour positif, nulle pour nul. Son oscillation pour est 2 et, cependant, si l’on emploie le point de division , la fonction a une oscillation seulement égale à 1 dans chacun des deux intervalles obtenus.

Nous allons maintenant définir l’oscillation moyenne d’une fonction bornée définie dans un intervalle fini . Partageons en intervalles partiels , , …, . Soit l’oscillation de dans l’intervalle , les extrémités de étant ou non considérées comme faisant partie de l’intervalle. Et formons la quantité

.

Si est l’oscillation de dans , , , …, étant au plus égaux à , est au plus égal à . Si donc nous divisons en intervalles partiels , , …, , auxquels correspondent les oscillations , , …, , on a

.

En subdivisant les intervalles on remplace donc par un nombre plus petit ou au plus égal.

Considérons deux séries de divisions de en intervalles partiels ; aux divisions, , de la première série correspondent les

  1. C’est cette propriété que l’on énonce : la continuité est uniforme. On exprime par là que la quantité peut être choisie uniformément dans l’intervalle considéré, c’est-à-dire indépendamment de la variable  ; voir page 4.

    Le théorème général que nous avons démontré ici est dû à M. R. Baire.