Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/468

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— Oh ! inutile, s’écria le monsieur en riant, et puisque vous posez la question si nettement, je n’irai pas par quatre chemins.

— Excellent principe en automobile. Ainsi donc ?…

— Eh bien, cette personne… la personne dont je vous parle.

— Est mariée, puisque vous hésitez à répondre, interrompit Mme de Valterre, profonde psychologue.

— En effet.

— Consentante ?

— Oh ! certes, absolument consentante.

— Alors c’est moins cher. Je demande davantage pour le rapt que pour l’enlèvement par consentement mutuel. Et le mari, est-il complice ?

— Complice ? Mais pas du tout.

— C’est un cas fréquent. Il est jaloux, peut-être ?

— Effroyablement !

— Alors le prix s’élève… vous comprenez !… Le nom et l’adresse de cette dame ?

— Comtesse de l’Estrade, château d’Épinay.

— Et vous, Monsieur ?

— Moi ?

— Oui, garçon ? marié ? veuf ?

— Garçon. Louis Colange, 11, rue de Berri.

— Position de fortune ?

— Mais…

— Les prix diffèrent selon les revenus.

— Douze mille francs de rente.

— Bien. Et maintenant, si vous voulez avoir l’obligeance d’entrer dans les détails, nous allons prendre, nos dispositions…

Le lendemain, à la même heure, quelqu’un frappait à la même porte.

— Entrez ! fit Mme de Valterre.