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“813”
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La vieille dame hocha la tête.

— J’ai bien peur que tu ne te trompes… Geneviève n’a pas besoin d’une existence merveilleuse… Elle a des goûts simples.

— Elle a les goûts de toutes les femmes, et la fortune, le luxe, la puissance procurent des joies qu’aucune d’elles ne méprise.

— Si, Geneviève. Et tu ferais mieux…

— Nous verrons bien. Pour l’instant, laisse-moi faire. Et sois tranquille. Je n’ai nullement l’intention, comme tu dis, de mêler Geneviève à toutes mes manigances. C’est à peine si elle me verra… Seulement, quoi, il fallait bien prendre contact… C’est fait… Adieu.

Il sortit de l’école, et se dirigea vers son automobile.

Il était tout heureux.

— Elle est charmante et si douce, si grave ! Les yeux de sa mère, ces yeux qui m’attendrissaient jusqu’aux larmes… Mon Dieu, comme tout cela est loin ! Et quel joli souvenir… un peu triste, mais si joli !

Et il dit à haute voix :

— Certes oui, je m’occuperai de son bonheur. Et tout de suite encore ! Et dès ce soir ! Parfaitement, dès ce soir, elle aura un fiancé ! Pour les jeunes filles, n’est-ce pas la condition du bonheur ?

IV

Il retrouva son auto sur la grand-route.

— Chez moi, dit-il à Octave.