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cerne. À la suite d’incidents inutiles à raconter, et grâce à une série de hasards, j’ai fini par acquérir la certitude que celui dont la découverte m’intéressait vivait à Paris dans le désordre, et qu’il se faisait appeler Pierre Leduc, ce qui n’est pas son véritable nom.

— Mais le connaît-il, lui, son véritable nom ?

— Je le suppose.

— Et vous ?

— Moi, je le connais.

— Eh bien, dites-le-nous.

Il hésita, puis violemment :

— Je ne le peux pas… je ne le peux pas…

— Mais pourquoi ?

— Je n’en ai pas le droit. Tout le secret est là. Or, ce secret, quand je l’ai dévoilé à Rudolf, il y a attaché tant d’importance qu’il m’a donné une grosse somme d’argent pour acheter mon silence, et qu’il m’a promis une fortune, une vraie fortune, pour le jour où il parviendrait, d’abord à retrouver Pierre Leduc, et ensuite à tirer parti du secret.

Il sourit amèrement :

— La grosse somme d’argent est déjà perdue. Je venais prendre des nouvelles de ma fortune.

M. Kesselbach est mort, prononça le chef de la Sûreté.

Steinweg bondit.

— Mort ! est-ce possible ! non, c’est un piège. Mme Kesselbach, est-il vrai ?

Elle baissa la tête.

Il sembla écrasé par cette révélation imprévue, et, en même temps, elle devait lui être