infiniment douloureuse, car il se mit à pleurer.
— Mon pauvre Rudolf, je l’avais vu tout petit… il venait jouer avec moi à Augsbourg… Je l’aimais bien.
Et invoquant le témoignage de Mme Kesselbach :
— Et lui aussi, n’est-ce pas, madame, il m’aimait bien ? il a dû vous le dire… son vieux père Steinweg, comme il m’appelait.
M. Lenormand s’approcha de lui, et, de sa voix la plus nette :
— Écoutez-moi. M. Kesselbach est mort assassiné… Voyons, soyez calme… les cris sont inutiles… Il est mort assassiné, et toutes les circonstances du crime prouvent que le coupable était au courant de ce fameux projet. Y aurait-il quelque chose dans la nature de ce projet qui vous permettrait de deviner ?…
Steinweg restait interdit. Il balbutia :
— C’est de ma faute… Si je ne l’avais pas lancé sur cette voie…
Mme Kesselbach s’avança suppliante.
— Vous croyez… vous avez une idée… Oh ! je vous en prie, Steinweg…
— Je n’ai pas d’idée… je n’ai pas réfléchi, murmura-t-il… il faudrait que je réfléchisse…
— Cherchez dans l’entourage de M. Kesselbach, lui dit Lenormand… Personne n’a été mêlé à vos conférences à ce moment-là ? Lui-même n’a pu se confier à personne ?
— À personne.
— Cherchez bien.
Tous deux, Dolorès et M. Lenormand, pen-