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“813”

— À l’autre, dit une voix.

On dut exécuter la même opération avec Gourel, et la même voix dit :

— S’ils crient, tue-les tout de suite. Tu as ton poignard ?

— Oui.

— En route. Vous deux, prenez celui-ci… vous deux celui-là… Pas de lumière, et pas de bruit non plus… Ce serait grave ! depuis ce matin on fouille le jardin d’à côté… ils sont dix ou quinze qui se démènent. Retourne au pavillon, Gertrude, et, s’il y a la moindre chose, téléphone-moi à Paris.

M. Lenormand eut l’impression qu’on le portait, puis, après un instant, l’impression qu’on était dehors.

— Approche la charrette, dit la voix.

M. Lenormand entendit le bruit d’une voiture et d’un cheval.

On le coucha sur des planches. Gourel fut hissé près de lui. Le cheval partit au trot.

Le trajet dura une demi-heure environ.

— Halte ! ordonna la voix… Descendez-les. Eh ! le conducteur, tourne la charrette de façon que l’arrière touche au parapet du pont… Bien… Pas de bateaux sur la Seine ? Non ? Alors, ne perdons pas de temps. Ah ! vous leur avez attaché des pierres ?

— Oui, des pavés.

— En ce cas, allez-y. Recommande ton âme à Dieu, monsieur Lenormand, et prie pour moi, Parbury-Ribeira, plus connu sous le nom de baron Altenheim. Ça y est ? Tout est prêt ? Eh bien, bon voyage, monsieur Lenormand !