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“813”

— Oui.

Altenheim fit asseoir Sernine, s’assit, et lui dit d’un ton conciliant :

— Eh bien, non, je ne puis admettre cela. Il est impossible que deux hommes comme nous se combattent et se fassent du mal. Il n’y a qu’à s’expliquer, qu’à chercher les moyens : nous sommes faits pour nous entendre.

— Je crois au contraire que deux hommes comme nous ne sont pas faits pour s’entendre.

L’autre réprima un geste d’impatience et reprit :

— Écoute, Lupin… À propos, tu veux bien que je t’appelle Lupin ?

— Comment t’appellerai-je, moi ? Altenheim, Ribeira, ou Parbury ?

— Oh ! oh ! je vois que tu es encore plus documenté que je ne croyais ! Peste, tu es d’attaque… Raison de plus pour nous accorder.

Et, se penchant vers lui :

— Écoute, Lupin, réfléchis bien à mes paroles, il n’en est pas une que je n’aie mûrement pesée. Voici… Nous sommes de force tous les deux… Tu souris ? C’est un tort… Il se peut que tu aies des ressources que je n’ai pas, mais j’en ai, moi, que tu ignores. En plus, comme tu le sais, pas beaucoup de scrupules… de l’adresse… et une aptitude à changer de personnalité qu’un maître comme toi doit apprécier. Bref, les deux adversaires se valent. Mais il reste une question : Pourquoi sommes-nous adversaires ? Nous poursuivons le même but, diras-tu ? Et après ? Sais-tu ce qu’il en adviendra de notre rivalité ? C’est que chacun de nous paralysera les efforts et détruira l’œuvre de l’autre, et que nous le rate-