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“813”
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— Attends. J’accepte mieux que cela : j’abandonne l’affaire… je ne me mêle plus de rien… tu auras tout… Au besoin je t’aiderai.

— La condition ?

— Dis-moi où se trouve Geneviève ?

L’autre haussa les épaules.

— Tu radotes, Lupin. Ça me fait de la peine… à ton âge…

Une nouvelle pause entre les deux ennemis, terrible.

Le baron ricana :

— C’est tout de même une sacrée jouissance de te voir ainsi pleurnicher et demandant l’aumône. Dis donc, j’ai idée que le simple soldat est en train de flanquer une pile à son général.

— Imbécile, murmura Sernine.

— Prince, je t’enverrai mes témoins ce soir… si tu es encore de ce monde.

— Imbécile ! répéta Sernine avec un mépris infini.

— Tu aimes mieux en finir tout de suite ? À ta guise, mon prince, ta dernière heure est venue. Tu peux recommander ton âme à Dieu. Tu souris ? C’est un tort. J’ai sur toi un avantage immense : je tue… au besoin…

— Imbécile ! redit encore une fois Sernine.

Il tira sa montre.

— Deux heures, baron. Tu n’as plus que quelques minutes. À deux heures cinq, deux heures dix au plus tard, M. Weber et une demi-douzaine d’hommes solides, sans scrupules, forceront l’entrée de ton repaire et te mettront la main au collet… Ne souris pas, toi non plus. L’issue sur laquelle tu comptes