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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/245

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— C’est cela, n’est-ce pas ? Tu en es sûr ? Tous les deux, ça ne fait qu’un ?…

Les yeux ne bougeaient pas. Un filet de sang suintait au coin de la bouche… Deux ou trois hoquets… Une convulsion suprême. Ce fut tout.

Dans la salle basse, encombrée de monde, il y eut un long silence. Presque tous les agents qui gardaient Sernine s’étaient détournés, et stupéfaits, sans comprendre ou se refusant à comprendre, ils écoutaient encore l’incroyable accusation que le bandit n’avait pu formuler.

M. Weber prit la boîte trouvée dans le paquet de serge noire et l’ouvrit. Elle contenait une perruque grise, des lunettes à branches d’argent, un foulard marron, et, dans un double fond, des pots de maquillage et un casier avec de menues boucles de poils gris — bref, de quoi se faire la tête exacte de M. Lenormand.

Il s’approcha de Sernine et, l’ayant contemplé quelques instants sans mot dire, pensif, reconstituant toutes les phases de l’aventure, il murmura :

— Alors, c’est vrai ?

Sernine, qui ne s’était pas départi de son calme souriant, répliqua :

— L’hypothèse ne manque ni d’élégance ni de hardiesse. Mais, avant tout, dis à tes hommes de me ficher la paix avec leurs joujoux.

— Soit, accepta M. Weber, en faisant un signe à ses hommes. Et maintenant, réponds.

— À quoi ?