— Es-tu M. Lenormand ?
— Oui.
Des exclamations s’élevèrent. Jean Doudeville, qui était là pendant que son frère surveillait l’issue secrète, Jean Doudeville, le complice même de Sernine, le regardait avec ahurissement. M. Weber, suffoqué, restait indécis.
— Ça t’épate, hein ? dit Sernine. J’avoue que c’est assez rigolo… Dieu, que tu m’as fait rire quelquefois, quand on travaillait ensemble, toi et moi, le chef et le sous-chef !… Et le plus drôle, c’est que tu le croyais mort, ce brave M. Lenormand… ainsi que ce pauvre Gourel. Mais non, mais non, mon vieux, petit bonhomme vivait encore…
Il montra le cadavre d’Altenheim.
— Tiens, c’est ce bandit-là qui m’a fichu à l’eau, dans un sac, un pavé autour de la taille. Seulement, il avait oublié de m’enlever mon couteau… Et, avec un couteau, on crève les sacs et on coupe les cordes. Voilà ce que c’est, malheureux Altenheim… Si tu avais pensé à cela, tu n’en serais pas où tu en es… Mais assez causé… Paix à tes cendres !
M. Weber écoutait, ne sachant que penser. À la fin, il eut un geste de désespoir, comme s’il renonçait à se faire une opinion raisonnable.
— Les menottes, dit-il, soudain alarmé.
— C’est tout ce que tu trouves ? dit Sernine… Tu manques d’imagination… Enfin, si ça t’amuse, dit Sernine.
Et, avisant Doudeville au premier rang de ses agresseurs, il lui tendit les mains :
— Tiens, l’ami, à toi l’honneur, et pas la peine de t’éreinter… Je joue franc jeu… puis-