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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/255

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Il se retirait, lorsque Lupin lui saisit le bras violemment :

— Cent francs, si tu veux porter une lettre à la poste.

Il tira de sa poche un billet de cent francs, qu’il avait soustrait aux recherches, et le tendit.

— La lettre… fit le gardien, en prenant l’argent.

— Voilà !… le temps de l’écrire.

Il s’assit à la table, traça quelques mots au crayon sur une feuille qu’il glissa dans une enveloppe et inscrivit :

Monsieur S. B. 42.
Poste Restante, Paris.

Le gardien prit la lettre et s’en alla.

— Voilà une missive, se dit Lupin, qui ira à son adresse aussi sûrement que si je la portais moi-même. D’ici une heure tout au plus, j’aurai la réponse. Juste le temps nécessaire pour me livrer à l’examen de ma situation. 

Il s’installa sur sa chaise et, à demi-voix, il résuma :

— Somme toute, j’ai à combattre actuellement deux adversaires : 1o La société qui me tient et dont je me moque ; 2o Un personnage inconnu qui ne me tient pas, mais dont je ne me moque nullement. C’est lui qui a prévenu la police que j’étais Sernine. C’est lui qui a deviné que j’étais M. Lenormand. C’est lui qui a fermé la porte du souterrain, et c’est lui qui m’a fait fourrer en prison. 

Arsène Lupin réfléchit une seconde, puis continua :