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coffre, nous aurons, mon ami Kesselbach et moi, un petit entretien suprême. Kesselbach, tu es sûr de ne t’être point trompé ?

— Oui.

— C’est qu’alors tu escomptes la nullité de la perquisition. Nous verrons ça. File, Marco.

— Mais vous, patron ?

— Moi, je reste. Oh ! ne crains rien. Je n’ai jamais couru aussi peu de danger. N’est-ce pas, Kesselbach, la consigne est formelle ?

— Oui.

— Diable, tu me dis ça d’un air bien empressé. Est-ce que tu aurais cherché à gagner du temps ? Alors je serais pris au piège, comme un idiot ?…

Il réfléchit, regarda son prisonnier et conclut :

— Non… ce n’est pas possible… nous ne serons pas dérangés…

Il n’avait pas achevé ce mot que la sonnerie du vestibule retentit.

Violemment il appliqua sa main sur la bouche de Rudolf Kesselbach.

— Ah ! vieux renard, tu attendais quelqu’un !

Les yeux du captif brillaient d’espoir. On l’entendit ricaner, sous la main qui l’étouffait.

L’homme tressaillit de rage.

— Tais-toi… sinon, je t’étrangle. Tiens, Marco, bâillonne-le. Fais vite… Bien.

On sonna de nouveau. Il cria, comme s’il était, lui, Rudolf Kesselbach, et qu’Edwards fût encore là :

— Ouvrez donc, Edwards.

Puis il passa doucement dans le vestibule, et, à voix basse, désignant le secrétaire et le domestique :