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son. Tout de même, faut-il que vous ayez la venette ! Pour un peu, tu me passerais les menottes.

— Je n’attendais que ton désir, dit M. Weber.

— Vas-y donc, mon vieux. Faut bien rendre la partie égale entre nous ! Pense donc, tu n’es que trois cents aujourd’hui !

Les mains enchaînées, il descendit de voiture devant le perron, et tout de suite on le dirigea vers une pièce où se tenait M. Formerie. Les agents sortirent. M. Weber seul resta.

— Pardonnez-moi, monsieur le juge d’instruction, dit Lupin, j’ai peut-être une ou deux minutes de retard. Soyez sûr qu’une autre fois je m’arrangerai…

M. Formerie était blême. Un tremblement nerveux l’agitait. Il bégaya :

— Monsieur, Mme Formerie…

Il dut s’interrompre, à bout de souffle, la gorge étranglée.

— Comment va-t-elle, cette bonne Mme Formerie ? demanda Lupin avec intérêt. J’ai eu le plaisir de danser avec elle, cet hiver, au bal de l’Hôtel de Ville, et ce souvenir…

— Monsieur, recommença le juge d’instruction, monsieur, Mme Formerie a reçu de sa mère, hier soir, un coup de téléphone lui disant de passer en hâte. Mme Formerie, aussitôt, est partie, sans moi malheureusement, car j’étais en train d’étudier votre dossier.

— Vous étudiez mon dossier ? Voilà bien la boulette, observa Lupin.

— Or, à minuit, continua le juge, ne voyant pas revenir Mme Formerie, assez inquiet, j’ai couru chez sa mère ; Mme Formerie n’y était