avoir l’air de se connaître. Mais, le soir, Lupin constata qu’ils se réunissaient dans une sorte de remise située tout au fond de la dernière des cours, remise où le Brocanteur accumulait ses marchandises, vieilles ferrailles, salamandres démolies, tuyaux de poêles rouillés… et sans doute aussi la plupart des objets volés.
— Allons, se dit-il, la besogne avance. J’ai demandé un mois à mon cousin d’Allemagne, je crois qu’une quinzaine suffira. Et, ce qui me fait plaisir, c’est de commencer l’opération par les gaillards qui m’ont fait faire un plongeon dans la Seine. Mon pauvre vieux Gourel, je vais enfin te venger. Pas trop tôt !
À midi, il entrait au restaurant Buffalo, dans une petite salle basse, où des maçons et des cochers venaient consommer le plat du jour. Quelqu’un vint s’asseoir auprès de lui.
— C’est fait, patron.
— Ah ! c’est toi, Doudeville. Tant mieux. J’ai hâte de savoir. Tu as les renseignements ? L’acte de naissance ? Vite, raconte.
— Eh bien ! voilà. Le père et la mère d’Altenheim sont morts à l’étranger.
— Passons.
— Ils laissaient trois enfants.
— Trois ?
— Oui, l’aîné aurait aujourd’hui trente ans. Il s’appelait Raoul de Malreich.
— C’est notre homme, Altenheim. Après ?
— Le plus jeune enfant était une fille, Isilda. Le registre porte à l’encre fraîche la mention « Décédée ».
— Isilda… Isilda, redit Lupin… c’est bien ce que je pensais, Isilda était la sœur d’Al-