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“813”
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Debout au milieu de la pièce, bien en lumière, le bras tendu, il tenait entre ses doigts une liasse de billets de banque avec lesquels il faisait, en les comptant un à un, sept parts égales. Et tranquillement, il déclarait :

— Trois mille francs de prime pour chacun si Lupin est envoyé ad patres ? C’est bien ça, n’est-ce pas, qu’on vous a promis ? En voilà le double.

Il déposa les paquets sur une table, à portée des bandits.

Le Brocanteur hurla :

— Des histoires ! Il cherche à gagner du temps. Tirons dessus !

Il leva le bras. Ses compagnons le retinrent.

Et Lupin continuait :

— Bien entendu, cela ne change rien à votre plan de campagne. Vous vous êtes introduit ici : 1o pour enlever Mme Kesselbach ; 2o et accessoirement, pour faire main basse sur ses bijoux. Je me considérerais comme le dernier des misérables si je m’opposais à ce double dessein.

— Ah ! ça, où veux-tu en venir ? grogna le Brocanteur qui écoutait malgré lui.

— Ah ! ah ! le Brocanteur, je commence à t’intéresser. Entre donc, mon vieux… Entrez donc tous… Il y a des courants d’air au haut de cet escalier et des mignons comme vous risqueraient de s’enrhumer… Eh quoi ! nous avons peur ? Je suis pourtant tout seul… Allons, du courage, mes agneaux.

Ils pénétrèrent dans la pièce, intrigués et méfiants.

— Pousse la porte, le Brocanteur… on sera