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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/42

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Alors Gourel se redressa, autoritaire et brusque :

— Un crime !… Arsène Lupin !… Sortez… Sortez tous… Que personne ne reste dans ce salon ni dans la chambre… Qu’on transporte et qu’on soigne ces messieurs dans une autre pièce !… Sortez tous… Et qu’on ne touche à rien… Le Chef va venir !


IV


Arsène Lupin !

Gourel répétait ces deux mots fatidiques d’un air absolument pétrifié. Ils résonnaient en lui comme un glas. Arsène Lupin ! le bandit-roi ! l’aventurier suprême ! Voyons, était-ce possible ?

— Mais non, mais non, murmura-t-il, ce n’est pas possible, puisqu’il est mort !

Seulement, voilà… était-il réellement mort !

Arsène Lupin !

Debout près du cadavre, il demeurait stupide, abasourdi, tournant et retournant la carte avec une certaine crainte, comme s’il venait de recevoir la provocation d’un fantôme. Arsène Lupin ! Qu’allait-il faire ? Agir ? Engager la bataille avec ses propres ressources ? Non, non… il valait mieux ne pas agir… Les fautes étaient inévitables s’il relevait le défi d’un tel adversaire. Et puis le Chef n’allait-il pas venir ?

Le Chef va venir ! Toute la psychologie de Gourel se résumait dans cette petite phrase.