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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/450

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“813”

— Je ne veux pas… je ne veux pas, balbutia Lupin, affolé.

L’homme, le monstre était là, vêtu de noir, un masque sur le visage, le chapeau mou rabattu sur ses cheveux blonds.

— Oh ! je rêve… je rêve, dit Lupin en riant… c’est un cauchemar…

De toute sa force, de toute sa volonté, il voulut faire un geste, un seul, qui chassât le fantôme.

Il ne le put pas.

Et tout à coup, il se souvint : la tasse de café ! le goût de ce breuvage… pareil au goût du café qu’il avait bu à Veldenz…

Il poussa un cri, fit un dernier effort, et retomba, épuisé.

Mais, dans son délire, il sentait que l’homme dégageait le haut de sa chemise, mettait sa gorge à nu et levait le bras, et il vit que sa main se crispait au manche d’un poignard, un petit poignard d’acier, semblable à celui qui avait frappé M. Kesselbach, Chapman, Altenheim, et tant d’autres…

III

Quelques heures plus tard. Lupin s’éveilla, brisé de fatigue, la bouche amère.

Il resta plusieurs minutes à rassembler ses idées, et soudain, se rappelant, eut un mouvement de défense instinctif comme si on l’attaquait.

— Imbécile que je suis, s’écria-t-il en bon-