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“813”

— Ta commission aussitôt faite, tu reviendras, mais par ici, en longeant les murs du parc. Va, il ne faut pas qu’on se doute de ton absence.

Lupin gagna sa chambre, fit jouer le ressort de sa lanterne, et commença une inspection minutieuse.

— C’est bien cela, dit-il au bout d’un instant, on est venu cette nuit pendant que je faisais le guet sous la fenêtre. Et, si l’on est venu, je me doute de l’intention… Décidément, je ne me trompais pas… ça brûle… Cette fois, je puis être sûr de mon petit coup de poignard.

Par prudence, il prit une couverture, choisit un endroit du parc bien isolé, et s’endormit à la belle étoile.

Vers onze heures du matin, Octave se présentait à lui.

— C’est fait, patron. Le télégramme est envoyé.

— Bien. Et Louis de Malreich, il est toujours en prison ?

— Toujours. Doudeville a passé devant sa cellule hier soir à la Santé. Le gardien en sortait. Ils ont causé. Malreich est toujours le même, paraît-il, muet comme une carpe. Il attend.

— Il attend quoi ?

— L’heure fatale, parbleu ! À la Préfecture, on dit que l’exécution aura lieu après-demain.

— Tant mieux, tant mieux, dit Lupin. Ce qu’il y a de plus clair, c’est qu’il ne s’est pas évadé.

Il renonçait à comprendre et même à cher-