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“813”
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cher le mot de l’énigme, tellement il sentait que la vérité entière allait lui être révélée. Il n’avait plus qu’à préparer son plan, afin que l’ennemi tombât dans le piège.

— Ou que j’y tombe moi-même, pensa-t-il en riant.

Il était très gai, très libre d’esprit, et jamais bataille ne s’annonça pour lui avec des chances meilleures.

Du château, un domestique lui apporta la dépêche qu’il avait dit à Doudeville de lui envoyer et que le facteur venait de déposer. Il l’ouvrit et la mit dans sa poche.

Un peu avant midi, il rencontra Pierre Leduc dans une allée, et, sans préambule :

— Je te cherchais… il y a des choses graves… Il faut que tu me répondes franchement. Depuis que tu es dans ce château, as-tu jamais aperçu un autre homme que les domestiques allemands que j’y ai placés ?

— Non.

— Réfléchis bien. Il ne s’agit pas d’un visiteur quelconque. Je parle d’un homme qui se cacherait, dont tu aurais constaté la présence, moins que cela, dont tu aurais soupçonné la présence, sur un indice, sur une impression ?

— Non… Est-ce que vous auriez ?…

— Oui. Quelqu’un se cache ici… quelqu’un rôde par là… Où ? Et qui ? Et dans quel but ? Je ne sais pas… mais je saurai. J’ai déjà des présomptions. De ton côté, ouvre l’œil… veille… et surtout, pas un mot à Mme Kesselbach… Inutile de l’inquiéter…