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LES TROIS CRIMES
D’ARSÈNE LUPIN


I


Ce fut, dans le cerveau de Lupin, comme un ouragan, un cyclone, où les fracas du tonnerre, les bourrasques de vent, des rafales d’éléments éperdus se déchaînèrent tumultueusement dans une nuit de chaos.

Et de grands éclairs fouettaient l’ombre. Et à la lueur fulgurante de ces éclairs, Lupin effaré, secoué de frissons, convulsé d’horreur, Lupin voyait et tâchait de comprendre.

Il ne bougeait pas, cramponné à la gorge de l’ennemi, comme si ses doigts raidis ne pouvaient plus desserrer leur étreinte. D’ailleurs, bien qu’il sût maintenant, il n’avait pour ainsi dire pas l’impression exacte que ce fût Dolorès. C’était encore l’homme noir, Louis de Malreich, la bête immonde des ténèbres ; et cette bête il la tenait, et il ne la lâcherait pas.

Mais la vérité se ruait à l’assaut de son esprit et de sa conscience, et, vaincu, torturé d’angoisse, il murmura :

— Oh ! Dolorès… Dolorès…

Tout de suite, il vit l’excuse : la folie. Elle était folle. La sœur d’Altenheim et d’Isilda,