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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/476

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“813”

démasquée, au Palais de Justice, j’avais lu dans ses yeux mon arrêt de mort.

« Ma faiblesse me sauvera-t-elle ? »

— Lui aussi, pensa Lupin, lui aussi, elle l’a tué !… Eh parbleu, il savait trop de choses !… les initiales… ce nom de Lætitia… l’habitude secrète de fumer…

Et il se rappela la nuit dernière, cette odeur de tabac dans la chambre.

Il continua l’inspection du premier portefeuille.

Il y avait des bouts de lettre, en langage chiffré, remis sans doute à Dolorès par ses complices, au cours de leurs ténébreuses rencontres…

Il y avait aussi des adresses sur des morceaux de papier, adresses de couturières ou de modistes, mais adresses de bouges aussi, et d’hôtels borgnes… Et des noms aussi… vingt, trente noms, des noms bizarres, Hector le Boucher, Armand de Grenelle, le Malade…

Mais une photographie attira l’attention de Lupin. Il la regarda. Et tout de suite, comme mû par un ressort, lâchant le portefeuille, il se rua hors de la chambre, hors du pavillon, et s’élança dans le parc.

Il avait reconnu le portrait de Louis de Malreich, prisonnier à la Santé.

Et seulement alors, seulement à cette minute précise, il se souvenait : l’exécution devait avoir lieu le lendemain.

Et puisque l’homme noir, puisque l’assassin n’était autre que Dolorès, Louis de Malreich