s’appelait bien réellement Léon Massier, et il était innocent.
Innocent ? Mais les preuves trouvées chez lui, les lettres de l’Empereur, et tout, tout ce qui l’accusait indéniablement, toutes ces preuves irréfragables ?
Lupin s’arrêta une seconde, la tête en feu.
— Oh ! s’écria-t-il, je deviens fou, moi aussi. Voyons, pourtant, il faut agir… c’est demain qu’on l’exécute… demain… demain au petit jour…
Il tira sa montre.
— Dix heures… Combien de temps me faut-il pour être à Paris ? Voilà… j’y serai tantôt oui, tantôt j’y serai, il le faut… Et, dès ce soir, je prends les mesures pour empêcher… Mais quelles mesures ? Comment prouver l’innocence ?… Comment empêcher l’exécution ? Eh ! qu’importe !… Je verrai bien une fois là-bas. Est-ce que je ne m’appelle pas Lupin ?… Allons toujours…
Il repartit en courant, entra dans le château, et appela :
— Pierre ! Vous avez vu M. Pierre Leduc ? Ah ! te voilà… Écoute…
Il l’entraîna à l’écart, et d’une voix saccadée, impérieuse :
— Écoute, Dolorès n’est plus là… Oui, un voyage urgent… elle s’est mise en route cette nuit dans mon auto… Moi, je pars aussi… Tais-toi donc ! Pas un mot… une seconde perdue, c’est irréparable. Toi, tu vas renvoyer tous les domestiques, sans explication. Voilà de l’argent. D’ici une demi-heure, il faut que