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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/478

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“813”

le château soit vide. Et que personne n’y rentre jusqu’à mon retour ! Toi non plus, tu entends… je t’interdis d’y rentrer… je t’expliquerai cela… des raisons graves. Tiens, emporte la clef… tu m’attendras au village…

Et de nouveau, il s’élança.

Dix minutes après, il retrouvait Octave.

Il sauta dans son auto.

— Paris, dit-il.

II

Le voyage fut une véritable course à la mort.

Lupin, jugeant qu’Octave ne conduisait pas assez vite, avait pris le volant, et c’était une allure désordonnée, vertigineuse. Sur les routes, à travers les villages, dans les rues populeuses des villes, ils marchèrent à cent kilomètres à l’heure. Des gens frôlés hurlaient de rage : le bolide était loin il avait disparu.

— Patron, balbutiait Octave, livide, nous allons y rester.

— Toi, peut-être, l’auto peut-être, mais moi j’arriverai, disait Lupin.

Il avait la sensation que ce n’était pas la voiture qui le transportait, mais lui qui transportait la voiture, et qu’il trouait l’espace par ses propres forces, par sa propre volonté. Alors, quel miracle aurait pu faire qu’il n’arrivât point, puisque ses forces étaient inépuisables, et que sa volonté n’avait pas de limites ?

— J’arriverai parce qu’il faut que j’arrive, répétait-il.