— Absolument sûr… Et puis, non, monsieur le Président, ce serait dangereux, ridicule et je suis persuadé que M. le procureur général lui-même… Il n’y a que deux individus que nous avons le droit d’arrêter : l’assassin… je ne le connais pas… et Arsène Lupin.
— Eh bien ?
— On n’arrête pas Arsène Lupin ou du moins il faut du temps, un ensemble de mesures que je n’ai pas encore eu le loisir de combiner, puisque je croyais Lupin rangé… ou mort.
Valenglay frappa du pied avec l’impatience d’un homme qui aime bien que ses désirs soient réalisés sur-le-champ.
— Cependant… cependant… mon cher Lenormand, il le faut… Il le faut pour vous aussi… Vous n’êtes pas sans savoir que vous avez des ennemis puissants et que si je n’étais pas là… Enfin, il est inadmissible que vous, Lenormand, vous vous dérobiez ainsi… Et les complices, qu’en faites-vous ? Il n’y a pas que Lupin… Il y a Marco… Il y a aussi le coquin qui a joué le personnage de M. Kesselbach pour descendre dans les caves du Crédit Lyonnais.
— Celui-là vous suffirait-il, monsieur le Président ?
— S’il me suffirait ! Nom d’un chien, je vous crois.
— Eh bien, donnez-moi huit jours.
— Huit jours ! mais ce n’est pas une question de jours, mon cher Lenormand, c’est plus simplement une question d’heures.
— Combien m’en donnez-vous, monsieur le Président ?