— Mais ce coquin dont vous nous avez promis l’arrestation ? Les six minutes sont largement écoulées.
— Oui, mais le coquin est ici.
— Comment ? Je ne comprends pas… personne n’est entré.
— Si.
— Ah ça !… Mais… voyons… Lenormand, vous vous moquez de moi… Je vous répète qu’il n’est entré personne.
— Nous étions quatre dans ce bureau, monsieur le Président, nous sommes cinq. Par conséquent, il est entré quelqu’un.
Valenglay sursauta.
— Hein ? C’est de la folie !… que voulez-vous dire…
Les deux agents s’étaient glissés entre la porte et l’huissier. M. Lenormand s’approcha de celui-ci, lui plaqua les mains sur l’épaule, et d’une voix forte :
— Au nom de la loi, Daileron, Auguste-Maximin-Philippe, chef des huissiers à la Présidence du Conseil, je vous arrête.
Valenglay éclata de rire :
— Ah ! elle est bonne… Celle-là est bonne… Ce sacré Lenormand, il en a de drôles ! Bravo, Lenormand, il y a longtemps que je n’avais ri comme ça…
M. Lenormand se tourna vers le procureur général :
— Monsieur le procureur général, n’oubliez pas de mettre sur le mandat la profession du sieur Daileron, n’est-ce pas ? chef des huissiers à la Présidence du Conseil…