Page:Leblanc - 813, paru dans Le Journal, du 5 mars au 24 mai 1910.djvu/9

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Avant même qu’il n’eût le temps de se mettre sur la défensive, Rudolf Kesselbach fut enserré dans un jeu de cordes qui lui meurtrirent les chairs dès qu’il voulut se débattre. Ses bras furent immobilisés derrière son dos, son buste attaché au fauteuil et ses jambes entourées de bandelettes comme les jambes d’une momie.

— Fouille. Marco.

Marco fouilla. Deux minutes après, il remettait à son chef une petite clef plate, nickelée, qui portait les numéros 16 et 30.

— Parfait. Pas d’enveloppe de maroquin ?

— Non, patron.

— Elle est dans le coffre ; monsieur Kesselbach, veuillez me dire le chiffre secret qui ouvre la serrure ?

— Non.

— Vous refusez ?

— Oui.

— Marco !

— Patron ?

— Applique le canon de ton revolver sur la tempe de monsieur.

— Ça y est.

— Appuie ton doigt sur le gâchette.

— Voilà.

— Eh bien, mon vieux Kesselbach, es-tu décidé à parler ?

— Non.

— Tu as dix secondes, pas une de plus. Marco !

— Patron ?

— Dans dix secondes tu feras sauter la cervelle de monsieur.

— Entendu.

— Kesselbach, je compte. Une, deux, trois, quatre, cinq, six…

Rudolf Kesselbach fit un signe.

— Tu veux parler ?

— Oui.

— Il était temps. Alors, le chiffre… le mot de la serrure ?

— Dolor.

— Dolor… Douleur… Mme Kesselbach ne s’appelle-t-elle pas Dolorès ? Chéri, va… Marco, tu vas faire ce qui est convenu… Pas d’erreur, hein ? Je répète… Tu vas rejoindre Jérôme au bureau d’omni-