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ARMELLE ET CLAUDE

De toutes parts venaient vers Armelle des groupes de souvenirs, et elle s’attendrissait de les voir accourir, un à un, comme de petits enfants qui se jettent dans vos bras.

— Oui, balbutia-t-elle, voilà la vieille tour éventrée… On y mettait déjà des fagots… et je grimpais dessus pour aller jusqu’aux ruches… oh ! tenez, voici les ruches… et puis là… cette sainte Vierge contre le mur… je m’agenouillais à ses pieds en pleine terre… et je priais.

— Et le baptême de mon fils Paul, vous souvenez-vous, Armelle, et le feu d’artifice de mon pauvre mari…

— Oh ! oui, je me souviens.., il y avait des lanternes et l’une d’elles a brûlé… Comment n’ai-je jamais repensé à tout cela ?… J’avais une robe bleue… et j’étais si fière de ma robe bleue…

Sa voix tremblait. Seule ou avec Landa, elle eût pleuré. Et la dame continuait :

— Je vous enverrai mon Paul… Il est à Paris en ce moment pour ses inscriptions… dès son retour je vous l’enverrai…