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ARMELLE ET CLAUDE

je lis, ni lire où j’écris. Déjà des habitudes de vieille fille, ajouta-t-elle en riant.

Il secoua la tête.

— Ne nous en moquons pas, les manies les plus puériles sont autant d’efforts que nous évitons à notre volonté, autant de repos accordés à notre énergie morale ou physique.

Le son de leur voix affirmait leur sympathie. Ils s’examinaient avec complaisance. Armelle était gracieuse et désirable. Claude était harmonieux et fort. Tous deux considéraient la vie gravement, et chacun sentant que l’autre pouvait influer sur lui et changer le cours de son existence. C’est toujours une intuition qui nous fait tressaillir d’espoir et d’angoisse.

La nuit tomba. Un domestique apporta la lampe et tira les rideaux. Dans ce cadre intime, ils n’eurent pas besoin de préambule ni de tâtonnement pour parler, du premier coup, de ce qui les réunissait.

— Je ne m’explique pas, commença Claude, pourquoi je vous ai dit ces choses,