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ARMELLE ET CLAUDE

considération étrangère. C’est cette loi que nous chercherons.

Il parlait lentement, en quête de mots pour émettre sa pensée confuse. D’un ton plus décidé, il ajouta :

— Mais cela ce serait l’inconnu de notre tentative, et je ne puis encore vous la montrer que comme une halte charmante dans notre vie, la mise en commun de nos efforts et de nos enthousiasmes, la culture de notre sensibilité, l’épreuve de notre indépendance. Chacun de nous sera maître de lui, et respectueux de l’autre. Nous aurons souci de notre liberté réciproque. Je n’essaierai pas plus de vous dominer, c’est-à-dire de vous diminuer, que je ne vous permettrai d’agir avec moi de la sorte. Qu’adviendra-t-il ? Je ne sais trop. Mais je ne doute pas que l’entente de deux êtres affranchis de l’amour ne produise quelque chose de bon. Inévitablement nous nous embellirons l’un l’autre, et nous nous aiderons à prendre conscience de nous-mêmes. Et quel joli souvenir pour plus tard !