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ARMELLE ET CLAUDE

captives. Elle-même, n’était-elle pas enfermée sous la garde d’un dragon ? Elle suivait des yeux les oiseaux et tâchait d’en découvrir un qui fût bleu puisque ainsi se déguisent les princes charmants.

— Je n’y suis jamais retournée, dit-elle. Ma vieille cousine est morte, me léguant cette propriété, et tout cela s’effaçait de ma mémoire. C’est seulement après notre entretien que je pensai à tirer parti de mon donjon. Je le fis restaurer. Le premier étage forme votre chambre, le second notre salle d’intimité. Moi, j’ai conservé la maison d’habitation telle quelle.

Au fond du jardin, c’était un ancien manoir à double pignon, hérissé de fenêtres pointues et balafré de poutres en croix. Des roses sauvages y grimpaient. Des fleurs et des herbes se bousculaient dans les pelouses. Une vie calme reposait en cet enclos.

— Et le pont-levis ? demanda Claude, le pont-levis est une trouvaille.

— La poterne et la herse existaient déjà, car ici logeait autrefois une très puissante