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ARMELLE ET CLAUDE

nages d’une vieille tapisserie, et, l’ayant écartée, une petite porte pratiquée dans le mur. Il l’ouvrit. L’air frais du dehors lui caressa le visage. La forme blanche se devinait, assez lointaine.

Comme s’il eût voulu l’étreindre, il se dirigea vers elle, les mains en avant, insouciant du danger. Il trébuchait, se heurtait à des cailloux, s’embarrassait en des racines. Mais, plus que les obstacles matériels, s’opposait à son élan quelque chose d’indéfinissable qu’il devait rompre. Il éprouvait à faire du bruit et à se mouvoir la même gêne que l’on aurait à crier dans une église, aux heures où elle est sombre et déserte. Il eût voulu marcher sur du gazon. Il ralentit le pas. Et c’est doucement, délicatement, qu’il vint se poser auprès de la jeune fille.

Armelle ne bougea point. Elle était appuyée contre un des créneaux, au faîte des remparts, et tournée du côté de la ville. La nuit mêla leurs rêveries. Ils se taisaient. Et quoique leurs vêtements se touchassent, ils ne redoutaient aucun péril, car ce qui