Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/117

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— En tuant ce gentleman ?

— En abattant son cheval, tout simplement. Sans vous, je tenais un des complices de Lupin. Comprenez-vous votre sottise ?

L’après-midi fut morose. Ils ne s’adressèrent pas la parole. À cinq heures, comme ils faisaient les cent pas dans la rue Clapeyron, tout en ayant soin de se tenir éloignés des maisons, trois jeunes ouvriers qui chantaient et se tenaient par le bras, les heurtèrent et voulurent continuer leur chemin sans se désunir. Sholmès, qui était de mauvaise humeur, s’y opposa. Il y eut une courte bousculade. Sholmès se mit en posture de boxeur, lança un coup de poing dans une poitrine, un coup de poing sur un visage et démolit deux des trois jeunes gens qui, sans insister davantage, s’éloignèrent, ainsi que leur compagnon.

— Ah ! s’écria-t-il, ça me fait du bien… j’avais justement les nerfs tendus… excellente besogne…

Mais, apercevant Wilson appuyé contre le mur, il lui dit :

— Eh quoi ! qu’y a-t-il, vieux camarade, vous êtes tout pâle.

Le vieux camarade montra son bras qui pendait inerte, et balbutia :

— Je ne sais pas ce que j’ai… une douleur au bras.

— Une douleur au bras ? Sérieuse ?

— Oui… le bras droit…

Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à le remuer. Herlock le palpa, doucement d’abord, puis de façon plus rude, « pour voir, dit-il, le degré exact de la douleur ». Le degré exact de la douleur fut si élevé que, très inquiet, il entra dans