Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mestique dut porter cette lettre à M. Destange, lequel M. Destange donna l’ordre qu’on amenât auprès de lui le nouveau venu.

Il fut donc introduit dans une immense pièce en rotonde qui occupe une des ailes de l’hôtel et dont les murs étaient recouverts de livres, et l’architecte lui dit :

— Vous êtes Monsieur Stickmann ?

— Oui, Monsieur.

— Mon secrétaire m’annonce qu’il est malade et vous envoie pour continuer le catalogue des livres qu’il a commencé sous ma direction, et plus spécialement le catalogue des livres allemands. Vous avez l’habitude de ces sortes de travaux ?

— Oui, Monsieur, une longue habitude, répondit le sieur Stickmann avec un fort accent tudesque.

Dans ces conditions l’accord fut vite conclu, et M. Destange, sans plus tarder, se mit au travail avec son nouveau secrétaire.

Herlock Sholmès était dans la place.

Pour échapper à la surveillance de Lupin et pour pénétrer dans l’hôtel que Lucien Destange habitait avec sa fille Clotilde, l’illustre détective avait dû faire un plongeon dans l’inconnu, accumuler les stratagèmes, s’attirer, sous les noms les plus variés, les bonnes grâces et les confidences d’une foule de personnages, bref vivre, pendant quarante-huit heures, de la vie la plus compliquée.

Comme renseignement il savait ceci : M. Destange, de santé médiocre et désireux de repos, s’était retiré des affaires et vivait parmi les collections de livres qu’il a réunies sur l’architecture. Nul plaisir ne l’in-