Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/125

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téressait hors le spectacle et le maniement des vieux tomes poudreux.

Quant à sa fille Clotilde, elle passait pour originale. Toujours enfermée, comme son père, mais dans une autre partie de l’hôtel.

— Tout cela, se disait-il, en inscrivant sur un registre des titres de livres que M. Destange lui dictait, tout cela n’est pas encore décisif, mais quel pas en avant ! Il est impossible que je ne découvre point la solution d’un de ces problèmes passionnants : M. Destange est-il l’associé d’Arsène Lupin ? Continue-t-il à le voir ? Existe-t-il des papiers relatifs à la construction des trois immeubles ? Ces papiers ne me fourniront-ils pas l’adresse d’autres immeubles, pareillement truqués, et que Lupin se serait réservés, pour lui et sa bande ?

M. Destange, complice d’Arsène Lupin ! cet homme vénérable, officier de la Légion d’honneur, travaillant aux côtés d’un cambrioleur, l’hypothèse n’était guère admissible. D’ailleurs, en admettant cette complicité, comment M. Destange aurait-il pu prévoir, trente ans auparavant, les évasions d’Arsène Lupin, alors en nourrice ?

N’importe ! L’Anglais s’acharnait. Avec son flair prodigieux, avec cet instinct qui lui est particulier, il sentait un mystère qui rôdait autour de lui. Cela se devinait à de petites choses qu’il n’eût pu préciser, mais dont il subissait l’impression depuis son entrée dans l’hôtel.

Le matin du deuxième jour il n’avait encore fait aucune découverte intéressante. À deux heures, il aperçut pour la première fois Clotilde Destange qui venait chercher un livre dans la bibliothè-