Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/126

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que. C’était une femme d’une trentaine d’années, brune, de gestes lents et silencieux, et dont le visage gardait cette expression indifférente de ceux qui vivent beaucoup en eux-mêmes. Elle échangea quelques paroles avec M. Destange, et se retira sans même avoir regardé Sholmès.

L’après-midi se traîna, monotone. À cinq heures, M. Destange annonça qu’il sortait. Sholmès resta seul sur la galerie circulaire accrochée à mi-hauteur de la rotonde. Le jour s’atténua. Il se disposait, lui aussi, à partir, quand un craquement se fit entendre, et, en même temps, il eut la sensation qu’il y avait quelqu’un dans la pièce. De longues minutes s’ajoutèrent les unes aux autres. Et soudain il frissonna : une ombre émergeait de la demi-obscurité, tout près de lui, sur le balcon. Était-ce croyable ? Depuis combien de temps ce personnage invisible lui tenait-il compagnie ? Et d’où venait-il ?

Et l’homme descendit les marches et se dirigea du côté d’une grande armoire de chêne. Dissimulé derrière les étoffes qui pendaient à la rampe de la galerie, à genoux, Sholmès observa, et il vit l’homme qui fouillait parmi les papiers dont l’armoire était encombrée. Que cherchait-il ?

Et voilà tout à coup que la porte s’ouvrit et que Mlle Destange entra vivement, en disant à quelqu’un qui la suivait :

— Alors, décidément, tu ne sors pas, père ?… En ce cas, j’allume… une seconde… ne bouge pas…